mardi 8 octobre 2013

Etudes Publiques


Etudes sur les origines des Worgens

En cet an 2 de l'Exil, mes recherches et études concernant les origines de ce qu'on nomme le peuple des worgens, dont nous ne sommes au final que la branche la plus récente, me pousse à en découvrir toujours plus sur certaines légendes et histoires cachées ou oubliées.
Suite à quelques entretiens, il semble se dégager, à ma connaissance, non pas un mais trois foyers worgens, tous originaire de la source principale que l'on nomme le plus souvent l'alpha primus. Ce worgen primordial est d'origine elfique, et même druidique. Cet elfe non identifié pour l'heure fut le fondateur des Druides de la Meute, bien parle aussi parfois de Druides de la Faux. Ce point est à éclaircir et est en relation directe avec un objet mystique qu'on pensait légendaire mais dont l'existence a été prouvée : la faux d'Elune. Cet artefact à un lien direct avec notre peuple, ce qui semble donc dire que la Déesse Kaldorei soit aussi impliquée dans notre destinée. Cela est assez intéressant à noter, puisque nombre de rites et rituels de Art Ancien dépendaient également des phases de la Lune Blanche, ou de la Lune Bleue.

Pour en revenir donc aux trois foyers, il s'agit, dans l'ordre chronologique du Val Hurlant, dans les bois d'Orneval ; du Village de Bois-du-Bûcher, à la frontière des royaumes Gilnéens et Lordearonais et enfin d'une mine désaffectée du Bois de la Pénombre, dans le royaume d'Hurlevent.
  • Le foyer d'Orneval : dans le sud d'Orneval se tient une vallée encaissée que l'on a nommé le Val Hurlant. L'origine du nom est incertaine pour l'heure. Je n'ai pas eut l'occasion d'organiser pour le moment une expédition là-bas, mais j'ai pu interroger quelques Elfes de la Nuit. Deux noms reviennent régulièrement dans ces entretiens : Ombregivre et Chantétoile. Il semble que la famille la plus intéressante, les Chantétoile, n'ai plus aucun représentant vivant, hélas. On m'assure par contre que Melyssa Ombregivre est encore vivante, bien que le récent conflit en Orneval ai put avoir une conséquence tragique sur cette Sentinelle. J'ai put tout de même apprendre qu'une première incursion worgenne eut lieu à partir du Val Hurlant une vingtaine d'année après la 3e Guerre. Il s'agissait de ce qu'on nomme maintenant la tribu Frayeloup. Ils seraient tous d'origine elfique. Des druides de la Meute sauvages, sans conscience d'eux-mêmes qui auraient été réveillés. On attribut cela à une manipulation de la Faux d'Elune. Actuellement, la tribu Frayeloup est considérée comme éteinte bien qu'il semble que les Griffebranches de Gangrebois, en majorité de mes compatriotes, aient absorbé les quelques représentants encore vivants en leur faisant passer le Rituel de Tal'Doren.

  • Le foyer des Pins Argentés : c'est en effet ainsi qu'il est le plus intelligent de le nommer. Il s'agit du foyer des gilnéens et dont je sais, avec logique, le plus de choses. A l'aube, ou au crépuscule diront d'autres, de la 3e Guerre, notre Roi Genn Grisetête de Gilnéas constata que l'avancée du Fléau risquait de briser le Mur qui avait pourtant été érigé pour éviter ce genre de désagrément. Ainsi rappela-t-il auprès de lui un Archimage du Kirin'tor d'origine gilnéenne : Arugal. Ce dernier parvint, grâce principalement aux écrits d'un certain Ur, à créer une brèche vers le lieu de repos des worgens. De nombreux points restent encore obscurs mais je suis certain que le point de rupture se fit en pleine Forêt Noire, non loin de Val-Tempête, au lieu de l'arbre que l'on nomme Tal'Doren. Un voyage dans la région des Pins Argentés et Gilnéas serait fortement utile, mais totalement impossible en l'état actuel de la Sombre Aubépine. Pourtant un voyage dans cette région permettrait d'approfondir les points que sont le savoir d'Ur, le devenir de Tal'doren et des meutes originelles créées par Arugal. On sait que ces meutes sont les Ombrelune, les Fils d'Arugal, les Ragelune et sans doute les Crocs-de-Sang. Ce sont du moins les plus connues. Il est à noter qu'on parle d'un Culte du Loup secret qui aurait des ramification jusqu'au sein des Rebelles gilnéens. Ce culte est à rapprocher sans doute du Culte de la Lune Sanglante des Grisonnes qui sera abordé en fin de cette partie.

  • Le foyer du Bois de la Pénombre : ce sont des observations de la meute de ces bois, les Plaie-de-Nuit qui m'ont poussées à en savoir plus sur les origines des worgens, qui sont au final une part des miennes et qui s'ajoutent à celles des Hawthorn de Roncesang. L'origine de cette meute est à relier à ceux d'Orneval, et un peu à Arugal. De ce que j'ai pu savoir, la dernière des Chantétoile, Velinde, un prêtresse d'Elune elfe de la nuit donc, eut en ses mains la Faux d'Elune. Ne parvenant visiblement pas à la maîtriser, elle décida après une enquête de rejoindre Arugal pour travailler de concert sur les worgens et leur invocation. Au-delà du fait que je tremble à l'idée qu'Arugal ai put un jour avoir la Faux entre les mains, Vélinde fut arrêtée en chemin au Bois de la Pénombre. Attaquée et pourchassée par je ne sais pas encore qui exactement, elle trouva refuge dans une mine désaffectée. Là elle fut tuée mais emporta ses agresseurs avec elle. La Faux d'Elune fut retrouvée par un maraudeur, sans doute un défias, surnommé « La Tremblote ». Cet homme vit encore et je compte récupérer un jour son journal ou une copie, mais il est à moitié fou et cela risque d'être assez compliqué. J'ai put lui parlé souvent, pourtant, et je sais qu'il se sent coupable de nombreuses choses horribles qui eurent lieu dans le Bois, dont la venue régulière d'un groupe de Cavaliers Noirs, qui n'ont pas d'autre appellation actuellement. Ces être inquiétant viennent du défilé de Deuillevent et même probablement de la Tour du Dernier Gardien.


Voici donc la première partie de mes recherches qui posent presque autant de questions que de réponses sont données. Les conséquences pour la Sombre Aubépine et ce que je serais tenté parfois de nommer la Meute des Roncesang seront sans doute présentées dans un autre volume moins publique.

Cette première partie pose donc les bases de mes recherches pour sans doute de longs mois encore. Je vais organiser tout ceci en trois mouvements, suivant les trois foyers, bien entendu. Le premier mouvement sera donc les Plaie-de-Nuit et le Bois de la Pénombre et tout ce qui s'y rattache. Le deuxième mouvement sera Orneval et la famille Chantétoile. Le troisième mouvement sera donc un retour au source de notre nouvel état, entre les Pins Argentés et Gilnéas.

Les points du premier mouvement
à élucider sont : La nature des pouvoirs des Plaie-de-Nuit, en particulier les Tisseurs-d'Ombres. Le passage de Velinde Chantétoile et de la Faux d'Elune dans les bois. Le secret des cavaliers Noirs et leur lien avec la Faux et enfin la possibilité que le Portail du Cauchemar du Bosquet Crépusculaire
soit un lien privilégié vers le refuge onirique des worgens.

 

vendredi 4 octobre 2013

le Domaine


Le Domaine


C'est à la lisière de la Forêt Noire que l'on peut apercevoir la bâtisse. Ancienne, de vielles pierres. Sur son promontoire, on imagine une petite maison dotée d'une tour au toit pointu. C'est typique de l'architecture gilnéenne tout en étant incongru dans son application. Plus on approche plus le bâtiment gagne en masse mais on peut remarquer un cœur à ce manoir. Comme une maisonnette, ou même une bergerie qui serait l'origine de tout. On aurait construit tout autour d'une simple masure, ajouter des tours, des gargouilles,d es murs, des nouvelles pièces au fil du temps ce qui donne l'impression d'une construction organique. On contemplerait presque le temps qui passe en voyant les différents styles, les pierres d'ages différents. Pourtant l'ensemble est d'un esthétisme improbable, presque inquiétant, comme si tout cela était sortit au final du même esprit un peu fou.
Quand on vient de la capital, on prend une route maintenant pavée presque tout du long. Il faut pourtant choisir de passer par la porte est ou ouest. Il n'y a pas de route directe du nord. Certains pense qu'il n'y aura jamais de pont ni aucune route qui fera le lien entre la Cité et le Domaine des Roncesang à cause des rumeurs. Et puis se serait une porte ouverte sur la Forêt Noire et ses légendes. Des créatures, des sorcières, des ombres, des bêtes. Non, la Cité est loin de tout cela. La Domaine par contre est à la naissance des bois sombres. Du haut de la tour, on voit la ville au Nord et les arbres tordus au sud. Et on frissonne à la fois inquiet et curieux.
 
 
Le jour, il y a du monde sur les routes. Parfois un chariot vient de la vielle mine. On sait qu'il vient de la mine car il y a toujours un Hawthorn en arme pour monter la garde. Droit sur un cheval noir. Sanglé le plsu souvent de cuir sombre. L'air grave. Pour protéger trois pauvre pierres vomies dans le sang et les larmes par une demie douzaine de vieillards tuberculeux. La fierté de la famille ! Et en effet les Rubis de Roncesang sont connus dans tout Gilnéas. Du moins des connaisseurs. On raconte d'ailleurs qu'il n'y en aura plus de ces fameux rubis. On dit même qu'en alchimistes de génies, les Hawthorn fabriqueraient leur pierres précieuses et feraient croire que la mine est toujours active ; On dit tant de choses.
Si la mine fut la fortune première de ces gens, c'est maintenant le bois qui les garde en vie. Le bois de la forêt. Ils l'exploitent mais le respectent avec une telle excentricité qu'on se demande comment ils font, une fois de plus, pour en tirer un tel bénéfice. On vous dira que seul les essences les plus rares, les plus précieuses sortent des Scieries de l'Aubépine. C'est ainsi que se nomment les trois vétustes installations de la forêt domaniale des Roncesang. Il y a là de nombreuses familles qui travaillent. Ingénieurs hydroliques, bûcherons, cuisinières, même un sorcier des moissons. Le vie est dure aux scieries. Il y a souvent des drames. Travailler dans la Forêt est dangereux. Il y a des bêtes qui rôdent ; Même pire que des bêtes, parfois ! Sans compter les accidents. Les rumeurs, encore. On dit qu'il ne fait pas bon être une jolie jeune fille. Les plus riches, les contremaîtres, envoient leurs filles travailler en ville. Loin. On sait que de jeune hommes aussi se perdent dans les bois. Ils entendent une musique. Un rire. Les enfants ont des instructions : ne pas suivre leurs envies de sucreries. Pourtant il y a toujours un plus courageux ou plus inconscient, une plus délurée ou irraisonnée qui cueillera une fleur vénéneuse au parfum sucré, qui ira jouera avec un lutin au nez crochu qui fait des blagues scabreuses. Quelle folie. C'est une chance de les retrouver sans esprits, la bave au coin des lèvres et le regard vide. Parfois on ne trouve qu'une flaque de sang. Et aussi, des fois, on en retrouve aux bras d'un ou une Hawthorn. Ils ont de belles toilettes. Ils restent parfois plusieurs années. Certaines se font engrosser, d'autre même épouser. Ils ont alors le regard brûlant des Seigneurs du Domaine. Ils savent. Les secrets, les choses cachées, les monstres, les rumeurs, la famille. Ils savent et cela leur plaît ! Ils sont séduits, charmés, ils se fichent de leur vie d'avant. Ils sont fiers.
Le Domaine est détruit maintenant. Il n'y a plus de gens, plus de mine, plus de scieries. Les ruines du manoir trônent sur leur promontoire, envahies par les ronces. A moins que les ronces ne protègent le domaine et ses secrets ?

mercredi 18 septembre 2013

l'Appel du Sang

 
Les arbres étiraient leurs ombres inquiétantes, comme des mains griffues qui voudraient vous agripper. La jeune femme marchait, une lueur inquiète dans les yeux mais se sentant tout de même, presque, chez elle. Avançant dans les taillis, branches et ronces s'accrochèrent à sa robe fine et ses cheveux d'or, lui égratignant les jambes et les joues. Elle secoua la tête vigoureusement, un peu affolée. Une nouvelle entaille. Le sang perla sur une épine. Elle foula du pied les boutons d'un rosier sauvage dont les fleurs ne pouvaient s'épanouir dans cette nuit. Les lunes semblaient veiller silencieusement sur la panique de la jeune prêtresse. Elle aperçu une lueur au loin. Un hurlement déchira la nuit. Papillon attirée par une flamme, elle avança à travers les bois noirs vers cette lueur pâle et réconfortante. Elle écrasa un fruit rose et un jus transparent s'en écoula. Des effluves sucrées assaillirent les narines de la jeune femme et elle ne put s'empêcher de passer sa langue sur ses lèvres. Elle songea un instant aux tartes aux abricots que sa mère lui faisait quand elle était petite. C'était de très petits abricots ronds, presque rouges qu'on ne trouvait que dans les vergers de Gilnéas et qu'elle avait du mal à trouver. Ils étaient marinés dans un sirop très sucré et caramélisaient lors de la cuisson de la tarte. Parfois, elle y ajoutait un crème liquide à la vanille. Yzianora sentit une crampe à son ventre en y songeant. Le parfum de cette friandise de son enfance semblait monter de ce fruit étrange qui était le parfait mélange entre une pomme et une pêche. La peau veloutée avait été déchirée par le pied nu de la prêtresse et une chair ferme paraissait éclatée au sol. Et ce jus translucide qui s'écoulait. Levant les yeux, elle constata que le fruit était l'unique produit d'une plante haute aux feuilles vertes sombres nervurées de doré. Une tige épineuse et des vrilles rappelant le liseron. Cette plante avait une sorte d'aura de danger et était pourtant si fascinante. Yzianora avala sa salive, regrettant de ne pas avoir une part, ou même ne serait-ce qu'un petit morceau de tarte de sa mère. Elle inspira longuement, conservant les effluves sirupeuse et sucrées en elle aussi longtemps que possible, fermant les yeux. Elle sursauta en entendant le hurlement des bêtes. Frissonnante, elle posa son regard vers la lueur qui vacillait entre les arbres sombres. Elle détacha son regard de la plante au parfum sucré, tentant de l'oublier. Un bruit derrière elle. Quelque chose la suivait. Elle se mit à courir à travers les fourrés, et de nouveau elle s'accrocha aux branches. A moins que ce ne soient les arbres eux-même qui la griffaient. Sa fine robe était en lambeaux, laissant à nue ses formes. Elle tentait de conserver un peu de pudeur en serrant le tissu diaphane contre elle. Sa peau blanche était zébrée de rouge et des mèches de cheveux blonds lui barraient le visage. Elle avançait en entendant derrière elle comme une chose énorme qui avançait, mais dès qu'elle jetait un regard derrière elle, tout semblait se figer. Même le vent cessait de souffler. Et même elle bloquait sa respiration. Et alors le hurlement retentissait dans les bois. Une forêt qu'elle ne connaissait pas mais reconnaissait. Elle arriva à une clairière baignant dans un rayon de lune argenté. L'herbe verte était douce à ses pieds. Elle souffla d'aise en posant la plante de son pied nue et écorchée. Aucun épine, que de la mousse et de l'herbe tendre. Elle leva les yeux vers un arbre. Dans ses branches, une créature sautillait. Un feu-follet peut-être ? Elle plissa les yeux en sentant comme un feu de bois. Un rire horripilant carillonna dans la nuit devenue grise grâce à la lune. Une paire d'yeux brûlant se découpèrent dans le feuillage fumant.

- Où va-tu, fleur perdue ?
- Montre toi, créature !
- Ne va pas perdre ton souffle en ordres vain.
- Qu'es-tu ? Où suis-je ?
- Je suis une créature de ton enfance perdue. Tout est perdu chez toi. Tu es chez toi, d'ailleurs.
- Chez moi dans un bois tel que ... celui-ci ?

Un grondement se fit entendre derrière eux. Une bête agitait les arbre de l'autre coté de la clairière ; Elle sentit qu'on l'avait retrouvée. Ignorant le rire dément de la créature dans l'arbre elle se remit en route, regrettant déjà la douceur du sol en sentant de nouveau les épines s'accrocher à elle. Un regard en arrière lui permit de voir une sorte de lutin enflammer rebondir sur un champignon géant pour disparaître dans un nuage verte après une cabriole incongrue. Elle secoua la tête pour chasser cette image comme elle avait chassé déjà la fleur-friandise. Un ruisseau lui barrait la route. La lueur rassurante au loin l'appelait. Elle vit alors débouler d'un chemin un chien horrible. Sans yeux et qui pourtant la fixait. Il semblait être couvert d'écorce rouge et des vrilles sombres se tordaient sur son dos ; Un vrai chien tout droit sorti d'un cauchemar. Il humait l'air, grattant le sol. Il redressa la tête en entendant un hurlement. Ainsi, la jeune femme terrifiée sut que ce n'était pas cette chose qui hurlait ainsi. Non cette bête ne faisait que grogner avec fracas et renifler silencieusement. Deux vrilles de son dos plus imposante que les autres se dressèrent, serpentines, vers la prêtresse désarmée et en haillons. Leurs bouts turgescents s'ouvrirent en une corolle obscène, telle deux fleurs impies sans aucune élégance. Un pistil s'agita tel une langue lascive, semblant goûter l'air ou s'imprégner de quelque chose. Le hurlement, encore. Le chien s'ébroua. Et il sauta par dessus le ruisseau, renversant les souches et piétinant lierres et ronces sur son passage. Yzianora cligna des yeux. La bête se dirigeait vers la lueur. Elle en eut le cœur serré. Quoi que fut cette lueur, elle avait l'intuition que si ce traqueur l'atteignait, il se passerait une chose très grave. Récupérant les lambeaux de sa robe, elle en fit deux bandes, l'une pour serrer sa poitrine menue et l'autre pour ceindre ses hanches et lui faire une sorte de pagne. Elle ramassa une branche couchée par l'animal et se mit en route, suivant ce chien infernal avec la conviction qu'elle le rattraperait. Le hurlement se fit entendre plus proche que jamais. Son cœur s'accéléra , donnant l'impression qu'il voulait même sortir de sa poitrine. Certaines de ses blessure les plus profondes saignèrent de nouveau. Elle serra les dents, le regard fixé vers la lueur argentée. La tranchée du chien la fit déboucher dans une ruines envahie de lierres et de liserons. Une sorte de bergerie ou de masure qui devait servir d'abris. Elle avança prudemment. Ses pieds nues s'enfonçaient ; le sol était humide. C'était une sorte de boue et elle blêmit en sentant que cela grouillait même sous les feuilles mortes. Elle eut un haut le cœur, prête à vomir, incapable d'avancer plus, mais sans aucune force ni courage pour même reculer. La peur et l'horreur la pétrifiait tandis qu'elle sentait milles-pattes, vers et asticots se faufiler entre ses doigts de pieds, et presque monter sur ses chevilles. Elle hurla et tentant de faire tomber des ses jambes ce qu'elle lui courir sur les cuisses. Elle aperçu une ombre dans l'encadrement de la porte de la masure. Elle fixa cette ombre d'un regard implorant. C'était un homme rassurant, sans aucun doute. Elle tendit la main vers cette ombre noire aux reflets verts. Ce n'était pas le vert des forêts, le verts des plantes et créatures déjà croisées. Il n'y avait pourtant que lui. Il avait fait un feu dans le cheminée. Un bon repas. Il souriait, ouvrant les bras. Elle trouva la force d'avancer dans la boue grouillante et arriva assez proche pour voir cette silhouette. Il était lui-même fait de cette boue écoeurante. La silhouette suintait de nuit et de nuées grouillante d'un vert putride. Son sourire rassurant n'était qu'oeufs d'insectes pulsant prêts à éclore. Elle sentit son estomac se retourner et vomit sur la créature de boue. Tout n'était que boue collante. Les joints des murs de la l'abri gouttaient de cette boue. Le feu dansant dans l'âtre qui était si rassurant de loin n'était qu'un simulacre aussi ? En lieu et place des flammes, c'était de gros asticots boursouflés qui agitaient leurs anneaux pour donner du mouvement. A genoux, elle sentait la folie la gagner, vomissant de la bile qui attirait vers et scarabées. Sans les comprendre, elle entendait les paroles mielleuse de la boue-homme qui tentait de la rassurer, affirmant que tout allait bien, que la boue ne la toucherait pas, qu'elle ne risquait rien si elle lui faisait confiance, qu'il la protégerait. Posant sa main sur ses yeux, la voix étant des plus convaincante, et même rassurante. Elle sentait la chaleur du foyer fabriqué pour elle mais dès qu'elle ouvrait les yeux, elle ne voyait que la réalité crasse. Elle tenta de se relever, cherchant sa branche récupérée juste avant. Alors qu'elle avait perdu tout espoir en voyant la branche d'aubépine se noyer dans la boue, quelque chose la souleva. Le contact était indubitablement végétal. Cela lui rappelait les branches des arbres qui l'avaient griffée. Elle se laissa porter, tentant de voir ce qui l'extirpait de ce piège. C'était en effet un arbre ... ou presque. Elle cru d'abord à un Ancien qui aide et guide les elfes de la nuit. Mais non, c'était autre chose. Une chose rassurante. La créature était haute comme deux hommes. De bois et d'acier, ses muscles noueux luisaient de runes et de glyphes magiques. Dans son dos, des branches lui perçait les omoplates, comme des andouillers tordus et portant majestueux. Une corne ornait son front, couronnant un visage impassible. Alors qu'il soulevait Yzianora comme un fleur fragile d'une main sûre, son autre main serrait une hache énorme collante de sève. Au loin, la boue gémissait, lui demandant de rester. La jeune femme secoua la tête, se mordant la lèvre d'un air désolée. Le géant de bois l'emportant loin de l'abri boueux et la reposa. Il brandit sa hache et prit une autre direction, débitant les arbres sur son chemin avec force et résolution.



La prêtresse se remettait de ses émotions. Elle réajusta son pagne souillé de boue. Des traces de doigts étaient imprimés sur elle, aux endroits les plus intimes. Elle frissonna une dernière fois, cherchant son chemin. La lueur fit son apparition en hauteur, sans doute sur une colline au loin. Comment faire pour la rejoindre alors qu'elle semblait toujours si inatteignable ? Un bruissements de feuille dans les buissons à coté d'elle la fit sursauter. Son cœur battait à tout rompre. Deux yeux ardents, rouges sang. Un loup noir haut comme une mule sorti des taillis. Il trotta sans s'occuper d'elle, et un chemin s'ouvrait devant lui. Des fleurs blanches ornaient le sentier. Elle paillonna des yeux. Le parfum de l'aubépine sauvage. Le loup disparu au loin. Elle se mit en route avec prudence. Le chemin sinueux allait visiblement vers la lueur. Les lune dardaient leur reflet argenté ou bleuté avec douceur. De temps en temps, elle apercevait le loup. Un coup il était assit à coté d'une plante rappelant la fleur au fruit sucré, la fixant de ses yeux rouges. Une autre fois, il courait au loin aux cotés du chien horrible, le menant dans une chasse invisible et secrète, loup alpha d'une meute improbable. D'autres loups les suivaient alors. A un autre moment, elle vu le loup dans une clairière au loin qui plaquait une petite créature humanoïde qui geignait en faisant roussir l'herbe autour de lui. Enfin elle devina le géant et sa hache qui abattait des ennemis avec toujours le loup qui était là.
 

Enfin elle voyait la colline et à son sommet, une créature féminine dans un halo de lune. En approchant elle reconnue sans mal une elfe nimbée d'argent et vêtue de voiles vaporeux laissant voir toute son anatomie. L'elfe posa son regard maternel sur la prêtresse humaine. Le loup noir était là, au bout du chemin, couché, le museau posé sur ses pattes avant croisées. Il ne faisait pas attention à Yzianora mais il était là. Cela rassura la jeune femme. Elle gravit le mont, allant à la rencontre de l'elfe. Celle-ci lui tendit la main, souriante. Une voix suave et chaude résonna.

- Il y a des lumières autres dans la nuit que celle que tu connais. Depuis longtemps, je veille.
 

La chaleur tiède et rassurante envahie la jeune prêtresse, refermant ses blessures. La paix l'envahissait. Elle prit conscience qu'elle avait faim. Il faut dire qu'elle c'était vidée l'estomac. La lueur était maintenant comme une flamme d'argent qui lui léchait le corps. Elle pris conscience que ces haillons avaient « brûlé » aussi. Elle était nue dans la lueur de la lune, baignée et si bien. Le loup noir s'était assis sur son arrière train, posant son regard de braise ardente sur Yzianora. Elle sentit le rose lui monter aux joues. Il fit claquer sa mâchoire. Elle sentit comme des aiguilles dans son ventre et ses tempes. Pourtant, elle n'avait pas peur, rassurée par le halo de l'elfe pâle. Elle se laissa tomber à genoux. Le dos de ses mains la démangeait. Jetant un œil, elle remarqua une fourrure blanche sur ses mains et ses avant bras. Son visage lui tirait, ses os craquaient. Elle sentit un cris monter dans sa gorge mais c'est un hurlement bestial qui déchira la nuit. Elle se voyait à quatre pattes, nue. Pourtant ça le la dérangeait pas. Sa fourrure la protégeait. Elle s'ébroua. Elle était une louve. Elle avait faim. Elle sentait la forêt. Elle hurla à la lune. L'elfe avait disparue, devenu un simple rayon argenté illuminant la colline. Le loup noir trotta jusqu'à elle. Ils se frottèrent le museau. Elle inclina la tête. Il la toisa, le regard enflammé. La patriarche loup noir s'élança dans la forêt noire. Yzianora la louve blanche de la Lune le suivit. Elle se sentait à sa place.

La Demoiselle de Roncesang se réveilla en sueur. La lune caressait la couche de la prêtresse.

mardi 30 juillet 2013

Les Plaie-de-Nuit

Il y a quelques jours, à la Colline du Corbeau

Le Seigneur de Roncesang prenait de l'eau lui-même au puits chiche quand il entendu plusieurs voix, presque une clameur dans son dos. Alors que Lith s'esquiva en couinant silencieusement dans un arbre, l'alchimiste se tourna vers son compatriote et collègue en fronçant les sourcils puis vers les origines diverses de ces perturbations phoniques qui brisaient la quiétude propice à la réflexion propre aux lieux abandonnés et décrépis. Dorian dénombra une demie-douzaine d'individus, en armes. Un Worgen sanglé de cuir attira son attention, et l'accent rocailleux d'une naine lui heurta les tympans. La plupart étaient pourtant "humains" d'apparence. Tous semblaient écouter une jeune femme blonde arborant un tabard immaculé couronné d'or et de Lumière, à n'en point douter.

Il s'approcha plus avant, demandant à Harris s'il savait ce que c'était que ces touristes ? L'alchimiste gilnéen qui avait aidé Sœur Elsington et quelques autres gilnéens à réhabiliter ce village qu'ils considéraient tout de même, un peu, comme leur nouvelle maison. Il est si dur pour des exilés de se sentir chez soi. Depuis le cataclysme, les quelques Gilnéens qui avaient entendu parler du Bois de la Pénombre et osé faire le voyage jusqu'ici avaient au moins le sentiment d'avoir retrouvé un semblant de foyer. Et voilà qu'on venait leur rappeler qu'ils n'étaient pas chez eux ici. Dorian vint à la rencontre des nouveaux venus et tenta d'engager la conversation. Il fut de suite jugé par sa tenue, certes peu engageant de prime abord, mais il semble qu'à défaut d'être une des Trois Vertus, la tolérance reste une qualité très prisée chez les fidèles de la Sainte Lumière. L'avaient-ils oublié ? Trop occupés par leurs affaires, ayant jugé Dorian Hawthorn insignifiant et sans intérêt sans doute, ce dernier pu vaquer dans le campement en train d'être monté. Il s'éloigna ensuite, car déjà des Veilleurs arrivaient aussi, puis une troupe d'étranges mercenaires faisant plus penser à des tueurs qu'à des agents de la Sainte Lumière. Une fois dans les environs boisées, Dorian inspira et retira la plupart de ses oripeaux louches pour un kilt simple et il invoqua rage et colère qui sommeillaient en lui, déchirant son costume d'humain frêle et fragile pour révéler à sa vraie forme : Près de 2m de muscles, un regard enflammé et les sens aiguisés d'un prédateur sauvage. En deux bonds, il revint au abords de son territoire. Ses griffes s'enfoncèrent dans le moellon décrépit de ce qui fut l'auberge, gravissant ainsi le bâtiment souplement, en silence, pour se retrouver sur le toit. En temps normal, dans le silence morbide du village, une telle escalade aurait pu attirer l'attention, mais pour l'heure, il y avait trop de vacarmes.



Perché sur le chien-assis, un homme-loup tend l'oreille aux rumeurs en bas. Ces idiots marchaient en terrain conquis, comme s'ils étaient les sauveurs que tout le monde attendait. Personne ne leur dirait le contraire, bien entendu. Les worgens font peur, c'est indéniable, et même si tous, mise à part la Sœur, sans doute, à la Colline, voyaient ces gens comme des intrus, comme une meute sur leur territoire, il fallait surtout ne pas se comporter tels les animaux qu'on imagine qu'on soit. le sorcier worgen posa sa main sur son œil droit et marmonna une suite d'antiques mots. Son œil le fit souffrir un instant, alors qu'il eut l'impression qu'on lui posait un brandon incandescent dans l'orbite. Alors il put voir par un autre œil. sa vision fila au bas du bâtiment, suivant les deux hommes qui discutaient plus loin. Un paladin, visiblement et le très intéressant Commandant des Veilleurs, Norlf Brandacier. L'extension de ses sens lui permit d'entendre cette conversation insipide, mais il ne resta pas très longtemps à les écouter : le vide des conversations "lumineuses". Le gnome et d'autres firent de nouveau du boucan dans l'auberge. Dorian espéra un temps qu'une poutre écraserait l'uns d'eux. Il hésita un instant à "provoquer" l'accident, puis se retint. Il fallait rester discret. Il laissa son œil errer autour, voyant les esprits des morts invisibles, cette elfe puant le sang cachée dans les ombres ... Il écouta, recueillant des informations sur les diverses personnalités. Cette Cassandre, bien qu'aveuglée de Lumière, était sans doute plus intelligente que nombre de ses compagnons. Il faudrait lui parler au plus vite pour ne pas qu'elle se mette à fouiner et imaginer. Donnez un steack à un fauve et il ne s'occupera plus de chasser. Peuh, cette sœur n'est même pas un fauve ricana-t-il silencieusement. La bête noire s'ébroua , ne pas sous-estimer les gens. N'importe qui peut devenir un fauve, si on pousse trop loin. Un grognement bestial s'échappa de la gorge du worgen : rire ou souvenir douloureux ?

Après avoir observé de loin, il tenta de discuter de nouveau, avec le worgen entre autre. Renfermés sur eux-mêmes, des œillères et des bouchons de cire dans les oreilles.

Quelques jours après l'invasion, Dorian Hawthorn de Roncesang parla enfin, un peu forcé par les évènements, au Commandant des Veilleurs. L'alchimiste parla de son étude, de sa patrie. Pus en partant, il rencontra Cassandre et prit rendez-vous avec elle pour le lendemain.

pour plus d'infos, voir : http://kirintor-rp.forumsrpg.net/t6376-quete-les-berges-de-la-terreur#115481