Premier contact
La sin'dorei avait perdu connaissance. Peut-être avait-il trop tiré sur la corde. Il était aussi sans doute courant que les mourants puissent être fatigués et tombent parfois de sommeil. Surtout après qu'on leur ai ponctionné quelques galons de sang. Lithine vint chercher la matériel, grimaçant en portant le pot de chambre au fond remplit de ce que l'elfe de sang avait rendu. Pas grand chose au final selon la servante. Le Maître y voyait lui un trésor. Une humeur. Le Sorcier posa son regard sur l'elfe endormie, songeant à une toute autre personne, endormie aussi. Elle ne dort pas, secoua-t-il du chef. Elle est prisonnière, effrayée, seule, torturée sans doute. Non elle ne dort pas. Sans doute les deux parentes ne dormaient-elles pas ni l'une ni l'autre en fin de compte. Il tira la couverture sur l'elfe. Demain il faudrait la baigner et lui retirer cette armure. Lentement, les pièces d'un puzzle sombre se mettait en place. Il balaya un Chuchotement lui ordonnant de la tuer. Un autre par contre lui suggérait de ne jamais tenir sa promesse si son plan fonctionnait. Une telle servante … Il chassa l'idée en grondant. Lithine recula, de la terreur dans le regard, croyant que ce fut pour elle. Ce l'était peut-être d'ailleurs, les Chuchotements se faisant plus assidus en présence de la domestique. Il se repassa les images de la soirée
***

Devant l'oeuf enfin, sans aucune blessure, il fallut déjà reculer alors que la chose enflait et pulsait tant que tous songèrent à un décompte. L'explosion ne surprit donc personne, mais y trouver une elfe de sang en armure rouge n'était pas vraiment ce qu'attendait le gilnéen ; Il songeait plutôt à une création grotesque de l'alchimiste androgyne. Il reconnu rapidement Azelh, qui était … la personne qui avait guider Amir ici. Il voyait le chausse-trappe énorme comme le Mur de Grisetête mais le regard triste de la sin'dorei lui cria que c'était là sans doute pire encore. Mais tout allait au ralenti, dans son esprit … n'arrivait pas à agir vite, à être proactif. Déjà la jeune draenei ordonnait et menaçait alors que Jinstuki en étant déjà à se faufiler pour lui mettre un coup de masse, avec pour intention, heureusement, de mettre l'elfe hors combat. Reste que cela tourna vite à l'affrontement plutôt qu'à une analyse de la situation à a une tentative de trouver où cela clochait, car cela clochait. Le Sorcier le sentait en lui sans parvenir à savoir ce qui n'allait pas, et ce n'était pas en agissant comme tous agissaient que la chose se débloquerait. Dorian suivit le mouvement, car il n'était hélas que capable de suivre. Et c'est là ce qu'on lui avait demandé, finalement en lui signifiant bien qu'il n'était responsable de rien. Des ordres se bousculaient dans sa tête, et l'effort pour ne pas les hurler à ces idiots ralentissait d'autant plus ses réaction. Il était à la traîne, agissant après tout le monde, réagissant plutôt même. Il tenta de se donner un coup de fouet. Une présence. On les observait. Il décida de tenter de bannir la présence sombre. Enfin une réaction intelligente de sa part. Il évita de se faire transpercer plein dos par la Lame de Sang qui se muait par magie jusqu'à sa maîtresse maintenant totalement impossible à apprivoiser. Il se rappela alors qu'il avait l'intention de récupérer cette lame, d'ailleurs. Comment avait-il put oublier cela. Il gronda de nouveau. Contre lui-même comme contre tous les autres, alliés ou adversaires. Ce fut ce moment que choisit la draenei d'ailleurs pour marquer son allégeance aux Tel'amar et lancer toute la puissance de ses soins magique sur l'elfe de sang presque hors jeu un instant plus tôt. Dorian gronda. Il savait que placer des pions noirs parmi les pions blancs était une évidence que Mendar devait maîtriser à la perfection. C'est ce que lui ferai … c'est en ayant yeux et oreilles au sein de ceux qui vous chassent ou que vous chassez que vous pouvez prévoir leurs mouvements. Il pensa un instant à son maître-espion, puis une nouvelle onde de Lumière le ramena à la réalité. L'élémentaire de nuit se désagrégeait à force d'être soumis à telles énergies. Dorian ne voyait là nulle maîtrise digne d'un Exarque mais une débauche d'énergie qui ne tenait en aucun cas compte des alliés en place. La meilleure chance des Tel'amar était là sans doute : les susceptibilités des Traque-nuit et leurs alliés. Dorian enfonçait la sienne loin dans son cœur, pour Lenaor. Il ne doutait pas qu'à force de voir de tels comportement, il finirait par en avoir la nausée, son orgueil coincé dans sa propre gorge. Dans un éclair de lucidité, il sut quoi faire pour contrer la Draenei possédée, il en était sûr, par la chaîne d'or propulsée par Azelh et qui l'avait étreinte avant cela. Il invoqua deux Limiers Nocturnes qui pourraient absorber la magie contenue en la jeune Redresseur de Torts, quelqu'en soit la nature. Il senti les poils de sa nuque se hérisser. Une vergence dans la Nuit. Des remous dans les ombres. Il leva les yeux vers l'entrée avait même que les deux silhouettes ne se profilent. C'était là les véritables ennemis. Ceux qui observaient. Ceux qui testaient. Ceux qui gagnaient, force était de le constater. Tandis qu'Azelh paraissaient redevenir elle-même, les deux Tel'amar enjoignaient leur nouvelle recrue à les suivre tout en se débrouillant pour le faire. Tout outil est jetable pour eux. Tout être qui n'est pas eux est un outil. Comme il comprenait cette mentalité retorse, lui à qui on avait voulu imposer ce mode de pensée. Lui qui pensa même ainsi avant la Cataclysme. Penser comme eux, voilà une chose qu'au Exarque ne pourrait jamais faire ! Voilà pourquoi ils avaient perdus ce soir. Le worgen posa son regard rouge-rubis sur la paladine sin'dorei mourante. Ils avait abandonné un outil plutôt que de le détruire. De deux choses l'une : soit l'outil était piégé, soit ils avaient une erreur. Il pria Elune que ce fut à seconde option la bonne, ne laissant pas voix qu chapitre pour récupérer l'outil et en user à sa façon.
***
Il pressa Azelh Tel'amar de questions. Il chercha à savoir pourquoi elle disait ceci ou cela, si elle parlait de son propre chef ou si elle était la voix de Mendar. Pacte de sang, lien, inceste … le reflet de sa propre famille. Il en comprenait chaque rouage. La place des bâtards, les plans de reproductions à long terme dont il était l'ultime résultat. Il éprouvait de la compassion pour cette elfe de sang mourante, partagée entre ses propres aspirations et les devoirs qu'elle ou son cousin lui imposait d'une manière ou d'une autre. Le seul devoir de Dorian pour l'heure était de sauver Leanor. Plus qu'un devoir, un besoin impérieux. Toute sa volonté et sa fureur se focalisaient sur cet objectif à court terme. Il était hors de la question de laisser Leanor aux mains de son père. M'entends-tu mon amour, songea-t-il. Entends moi, je ne te laisserai pas, jamais !
***
Le maître-alchimiste distillait. Il n'avait besoin que de quelques centimètres cubes de sang. Il extrayait par sublimation les produits qu'Andresis avait conçu. Il aurait besoin de l'aide de Lancefer pour analyser tout cela vite. Seul, il en aura pour trop de temps. Les neuf générations d'alchimie Roncesang étaient à l'oeuvre. La Voie de Rose, les Oeuvres, tout cela prenait son sens dans cet ouvrage. Dorian était doué, le plus doué de tous. On frappa à la porte. Lithine.
- Maître, les caisses sont arrivée.
- Bien … fort bien. Prépare l'elfe, baigne la et retire lui son armure.
- Bien Maître.
- Oh, et trouve moi la jeune Caséna. En vitesse !
La servante se retira tandis que trois hommes robustes déposaient ces trois caisses qui suivaient Lord Hawthorn depuis son retour de Pandarie. Alors que l'un des hommes ouvrait la première avec un pied de biche, le Seigneur ordonna aux deux autres d'en déverser le contenu sur la table qu'il avait préparée à cet effet. Une table robuste, assez longue pour accueillir quatre personnes à leurs aises et large comme les épaules d'un tauren. Sur son périmètre, un rebord de deux pouces et une rigole. Les deux manouvriers furent surpris de déverser une boue épaisse et brillante d'humidité. De l'argile. L'alchimiste se débarrassait déjà de son plastron de cuir. Les trois caisses suffiraient, il le savait. Il avait un tout autre projet, au départ, pour cette glaise. Il ne comptait pas agir dans l'urgence. Il en comptait pas gâcher ainsi ses ressources pour une création qui serait imparfaite. Il n'avait que deux humeurs sur les six ou sept qui faisaient le Mercure. Il avait le principal, le primordial. Cela fonctionnerai, pour un temps. Il songea à sa prisonnière. Un outil … un outil seulement. Il pleurait en massant la glaise, lui donnant forme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire