vendredi 19 septembre 2014

Une rivière nommée Fureur

Il reversa une fois de plus la fiole et gronda alors que Caitlin suivant des yeux le Seigneur aux mains tremblantes.

- Vous devriez vous reposer et me laisser faire, Lord Hawthorn. Expliquez moi ce que vous faites.
- Cela ira, je préfère m'en occuper moi même.
- Seigneur, vous en êtes à la vingtième fiole détruite, sans compter l'alambic fendu et  les …
- JE vous paiera, Grassman gronda-t-il, la coupant, les yeux luisants de rouge.
- Là ... ce n'est pas la question Seigneur. Vous n'êtes pas dans votre état normal.

Son état normal. Qu'en savait-elle, cette rebouteuse, avec ses pieds dans la boue encore détrempée de Menethil. Il se calma. Fit taire les Murmures. Caitlin est une brave femme. Il songea à la réaction de Leanor quand il évoqua le laboratoire de la savante. Un brin de jalousie curieuse. Le sorcier soupira.

- Seigneur, laissez moi vous aider. Elle était toute proche de lui, la main posée à plat dans le dos du Lord.
- Pilez les feuilles de Gromsang et distillez deux mesures de Terrestine et ajoutez le jus des Grangrelettes.
- Seigneur c'est là un mélange fort ... excitant.
- JE SAIS, MERCI. Il se redressa.
- Excusez moi. L'alchimiste suivit donc les indications du Maître-Alchimiste sans plus poser de questions.

Il c'était endormi en attendant l'émulsion. Caitlin Grassman soupira, se détendant un peu. La présence du Seigneur la tendait mais quelque chose en lui le rendait touchant. Il était au bord d'un précipice, elle le sentait. Elle était fière d'avoir lever quelque peu sa charge un instant. Elle posa une couverture sur le gilnéen endormi. Il n'avait pas, visiblement un sommeil paisible mais c'était là au moins du sommeil. Elle avait compris l'usage de la potion et vu la quantité fournie, le Seigneur de Roncesang se préparait à de longues périodes de veille. Qu'est-ce qui poussait un homme à faire cela ? Elle soupira en songeant que ce put être une chose romantique mais doutait fortement que ce sombre personnage fut capable de ce genre de chose. Elle était persuadé qu'il préparait un rituel inquiétant ou autre expérience à la limite du légal. Pourtant, elle le regardait, endormi et s'imaginait avoir mal jugé ce noble en exile qui trafiquait on ne savait quoi dans la Norfendre. Alors qu'elle s'approchait pour le le regarder, le jauger, toute proche du visage en sommeil, sentant le souffle lent du seigneur sur ses lèvres, elle sursauta.

- Que faites vous ? Deux yeux rouge-bubis la fixaient.
- Je … Je venais vous réveiller, Seigneur. Le rouge aux pommettes, le cœur battant.
- Voilà qui est fait donc ! Il ne fallait pas me laisser dormir !

Il se redressa, prenant la femme par la taille pour la décaler car elle lui bloquait le passage. Il alla inspecter la préparation en ronchonnant qu'il n'avait que trop dormi ! Alors que déjà il transvasait des doses dans des fioles robustes, il demanda un tonnelet pour le reste. La femme dit qu'elle devait allez voir à l'auberge et il gronda qu'elle fasse, et vite. Elle s'exécuta, n'osa même pas discuter les ordres du noble avec la perspective heureuse de quitter la pièce où il se trouvait. Une fois qu'elle eut quitter son laboratoire, Dorian vida deux doses de la potion. Il frissonna en se sentant en pleine possessions de ses capacités et savait qu'il ne s'endormirait plus avant quatre ou cinq jours.

- J'arrive mon cœur … j'arrive !

Une fois le tonnelet remplis, le Seigneur de Roncesang commanda à Caitlin d'en préparer un second qu'il passerait ou enverrait prendre sous 24h. Il lâcha une bourse forte de 25 pièces d'or, bien trop mais il esquissa un petit sourire triste en murmurant que ce n'était pas assez en fait quand elle lui en fit la remarque. Elle n'oserait jamais demander ce qui se passait mais elle avait alors sentit dans son cœur de femme que c'était sans aucun doute tragique et romantique : c'était gilnéen ! Elle en fut un peu jalouse que de ne vivre rien de tel dans sa hutte inondée mais plus jamais elle ne regarderai le Seigneur de Roncesang de la même façon. C'était en fait un prince noir!

Pourtant la vie n'est pas un roman ! Du moins pas pour les gens du commun. Pour Dorian Hawthorn de Roncesang, cela était sans doute différent ! Maintenant grondait en lui le torrent devenant rivière qui serait un fleuve. Il sentait la vague en lui, la Fureur. Il allait être un raz-de-marée qui emporterait chaque papillon Tel'amar pour pour reprendre Leanor et la déposer sur les berges de leur amour. Il serait implacable.

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